Alors, un soldat, une trafiquante et un taré vont dans un bar...[PV Eleanor + Leigh]

Janvier 2291

Tout finit par se savoir dans cette ville, Meryl l'apprit vite. Les armureries officielles, par décret présidentiel ou juste manque d'approvisionnement, ne vendaient pas de matériel trop "performant". Et comment voulez-vous faire un travail comme celui de Meryl sans matériel au top ? Entretenir les armes, c'est une chose, mais avec la Confrérie de l'Acier dans le coin et les Raiders qui étaient supposément équipés d'armures assistées maintenant, il ne ferait pas l'affaire longtemps. Sans compter le matériel "rare" qui pouvait toujours servir...

Dans tous les cas, il faudrait passer par "l'économie souterraine" sur ce coup. Rien de bien méchant ; les Gunners eux-mêmes étaient passés une paire de fois par des revendeurs non-officiels pour ce genre de choses. Et en écoutant les conversations entre deux gardes au hasard dans la caserne, Meryl crut comprendre qu'il y avait en effet en ville un nouveau joueur qui pouvait fournir, officiellement ou officieusement, du matériel de guerre. Et coup de bol, un des soldats dans la poche de ce nouveau trafiquant savait comment le contacter... Restait bien sûr à voir ce qu'il était capable de fournir exactement et surtout à quel prix, mais le seul moyen de le savoir était d'aller voir. Les gens vendant des armes sous le manteau ne sont pas réputés pour envoyer leur catalogue par la poste !

Décidément voué à devenir la base non-officielle de Meryl entre deux missions, l'intermédiaire avait convenu d'une rencontre au Valentine 108 entre le trafiquant en personne et Meryl. Le trafiquant serait présent avec bien sûr ses gorilles et un troisième larron. "Un expert en mécanique", pour reprendre l'expression de l'intermédiaire. Cette joyeuse bande fut facile à voir une fois dans le bar ; une dégaine comme la leur se voyait aussi loin que celle de Meryl. S'asseyant à la table du groupe, Cheveux de Bonbon lanca la conversation avec le mot de passe convenu...

- Est-ce qu'il a bu la flotte ?

Sortir ce dénommé Leigh de son trou est un calvaire ! Un calvaire à un tel point qu'elle a hésité plusieurs fois à aller le voir dans son établi ! Seul bien sûr, il est de notoriété public que le bonhomme est un cas social, le genre à vous jeter une clé à molette sans sommation dans la tronche pour le peu que plusieurs individus viennent lui adresser. Son but ? L'attirer vers un des bars que fréquente Eleanore par moment, souvent pour arrondir les fins de mois quand quelques officiers cherchent des armes autre que les pétoires de l'armurerie. Pour l'occasion, Isaac l'attendra au comptoir, blasé à sa grande habitude tout en regardant la scène derrière des lunettes de soleil très professionnelles.

Alors qu'elle salua Leigh... qui lui fit un vent assez majestueux. Elle posa sur la table un document enroulé avec un élastique en plastique. Et vu que le bonhomme est tout sauf jovial sauf quand on lui parle de boulot (et encore), elle finit par s'asseoir puisque la conversation risque de durer plus que cinq minutes.

"Bon... Je vais faire vite alors. Je compte rénover un générateur hydraulique. Le strator est encore en état, le rotor un peu rouillé et l'arbre est foutu. La turbine je peux m'en charger, il y a juste le frein mais ça on peut s'en charger. C'est surtout que mon homme à besoin de quelqu'un pour l'aider à remonter ça et qu'il ne peut pas faire ça tout seul."

Et là c'est le drame !

"Est-ce qu'il a bu la flotte ?"

Eleanor tourna la tête. Une militaire de la Nouvelle France et si en temps normal, elle aurait très bien réagi et n'aurait posé aucun problème, elle marqua une certaine hésitation en ne sachant pas trop comment Leigh allait réagir devant la présence de... deux individus !

"Sauf une fois à Tijuana."

Vive les codes complètement à côté de la plaque et pourtant ils ont une looongue histoire devant eux. Mais ici c'est la réaction imprévisible de cet individu tout aussi imprévisible qu'est Leigh.

Predieger (car c'était le nom de la demoiselle) avait bien assimilé le code. Cette conversation semblait anodine si un peu excentrique au premier abord, mais on ne sait jamais qui peut écouter. Les gorilles de Predieger se chargeaient de maintenir à distance toute la racaille qui aurait dans l'idée de venir déranger leur boss en pleine discussion (bien que le savant assez agité et visiblement inconfortable, la conversation pouvait débuter.

- Si on m'a pas raconté de conneries, votre société peut fournir du matériel rare et pas forcément très légal à la vente. Dans les deux cas, ça m'intéresse. Je recherche un Pip-Boy 3000. Mark 4. M'en fous de l'état externe tant qu'il est en parfait état de marche et utilisable.

A la fois ordinateur personnel, lampe, boussole, GPS, compteur Geiger, radio et lecteur d'holocassettes, le Pip-Boy était un outil on ne peut plus utile dans les Terres Désolées. L'art de sa fabrication était un des nombreux savoirs perdus avec la chute des bombes, aussi les rares pouvant être trouvés (généralement dans les Abris où auprès de ceux ayant pu les explorer et en ressortir vivants) s'arrachaient comme des petits pains. Bien sûr, en trouver un de nos jours était un exploit. Doublement pour un en état de marche. Mais si Predieger était à la hauteur de sa réputation, elle devrait pouvoir s'arranger.

- Bien sûr, je me doute que ce ne sera pas donné au vu de ce que je vous demande. Je vais être honnête avec vous, mes capacités de paiement en caps sont limitées, mais si nous pouvons nous arranger autrement...

Ce genre de magnat de l'industrie avait toujours besoin qu'on lui rende des petits services par-ci par-là. Tant que ce n'était pas trop dangereux pour l'intégrité de la Nouvelle-France, cela ne posait pas trop de problèmes à Meryl de se salir les mains. Surtout quand il y avait un tel prix à la clé.

Spoiler:

Leigh commence à serrer les poings, qu'il soit en présence ou non d'une femme de l'armée ne change rien puisqu'il est capable de renverser la table, jeter sa bière sur le barman avant de foutre le feu au dit bar. Après tout à la table il y a du monde : c'est à dire plus d'une personne... en comptant sa propre personne !

"JE VEUX MES COMICS !"
"Ouioui c'est bon. Le voilà."

Le fait qu'il est haussé la voix fera retourné quelques clients qui le regarderont d'un air "il est pas bien lui ?" n'arrangeront pas les choses. Eleanor grimaça, fouillant précipitamment dans son sac avant d'en poser une. Un comics de Silver Shroud encore dans son emballage plastifié.

"Mai-mai-mais c'est unique !"
"Si vous le dites."
"Mais comment je fais pour le lire ?"
"En coupant la pochette plastifiée ?"
"MAIS CA NE SE FAIT PAS !!!"

Eleanor recula de quelques centimètres sur son siège devant le cri hystérique de Leigh.

"Pour mes disques vinyl je n'ai pas ce problème."

Laissant Leigh tripoter comme un vieux pervers son objet fétiche dont Eleanor n'avait aucune idée de la valeur marchande, elle s'interessa un peu plus à sa nouvelle cliente du jour.

"Le dernier modèle du Massachusetts ? Je dirais dans les 400 caps mais oui, on peut toujours s'arranger. Je vous le fais à moitié prix mais à l'avenir, je risque de vous demandez un petit service. Pas d'inquiétude là dessus, rien qui n'irait à l'encontre de vos convictions. Je vous aurais ça dans deux mois, j'ai une livraison qui devrait arriver du Maryland justement."

Oh putain, encore un de ces scientifiques nerds. Le genre à lire des BD au lieu de sortir se sociabiliser, ou qui jouait à ces jeux bizarres avec plein de feuilles, de livres et de dés de forme chelou et qui étaient encore puceaux à 45 ans, juste parce qu'ils préféraient leurs femmes dans les pages de Cat's Paw ou sur holocassette. Sauf qu'à en juger par son attitude, c'était plus lui qui était du genre à enfermer les mecs de l'équipe de foot dans leur casier à l'école ou leur mettre la tronche dans les WC. Ou il les poignardait avec son crayon entre deux jets de dé en forme de pyramide, au choix.

Une fois le nerd calmé avec une BD emballée sous plastique, les deux dames pourraient parler business. Eleanor n'avait à l'entendre effectivement pas de mal à se procurer le Pip-Boy demandé. Le prix était bien moins élevé que prévu en plus. Ca faisait toujours deux mois de salaire, mais c'était évident qu'elle n'allait pas en faire cadeau. Cela dit, le paiement était original : certes, elle acceptait les caps comme tout le monde, mais aussi les "petits services". Bon. C'était prévisible après tout : comme dit plus tôt, tous ces dirigeants d'entreprise avaient toujours besoin qu'on les aide avec des petits trucs par-ci par-là. Cette Eleanor trouverait bien dans sa liste de choses à faire une petite occupation pour Meryl qui valait le reste du Pip-Boy à ses yeux...

- Tant que c'est pas dangereux pour la sécurité de mon emploi, je prends. Vous avez quelque chose de précis en tête ?

Spoiler:

» Eleanor Predieger
» Inventaire d'Eleanor
» Qui veut de la drogue? [PV - Eleanor]
» Fiche d'Eleanor Predieger
» Un RP dans la ville ? =)

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